«La souveraineté ne se partage pas sinon elle est bientôt détruite» | «Un pays souverain doit avoir sa langue nationale endogène officielle et de travail, sa monnaie et pouvoir protéger son peuple et ses richesses.»

FRONT SOUVERAIN : le système néocolonial fait feu de tout bois. Pourquoi pas du diplôme dénommé BAC ?

FRONT SOUVERAIN : le système néocolonial fait feu de tout bois. Pourquoi pas du diplôme dénommé BAC ?

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D’abord, félicitons ces jeunes bacheliers qui sont les cinq meilleurs de ce parcours difficile de treize années à l’école coloniale dans la langue française.

Leur intelligence et probablement leur maturité doivent être nettement supérieures à ceux de ces adultes qui ont organisé cette campagne de communication et qui s’affichent, à tour de rôle, à leurs côtés.

Le FRONT SOUVERAIN est certain que ces jeunes nous comprendront et nous donneront raison un jour, quand ils liront ce que nous sommes entrain d’écrire. Et alors, ils ridiculiseront tous ceux qui, présentement, se servent d’eux et utilisent leurs images à des fins diverses. Mais pour l’instant, pourvu qu’ils profitent de ce cadeau tombé du ciel qui aurait pu être plus utile et plus intelligent pour leur âge et niveau. Ils auraient pris une part du gâteau-Bénin. Et Honnêtement !

PROMOTION DE L’EXCELLENCE ET DU TALENT au Bénin, pour les cinq premiers au baccalauréat 2019.

Voici les récompenses :

• 1 billet d’avion A / R pour visiter Paris. (Le Retour, évidemment ! On ne va quand-même pas les laisser sur place tout de suite, pour en faire des sans-papiers. Il y aura Incident diplomatique puisque, du Ministre au Président de la République, en passant par l’ambassadrice de France, tout le monde s’est impliqué.

• 900 € (590 000 FCFA) chacun pour faire du shopping à Paris. (début d’initiation au Temple du Dieu Consommation de Produits Français. Nous espérons qu’ils ne seront pas dépaysés quand ils reviendront retrouver les réalités de leurs familles, au Benin.)

• visite du château de Versailles (ils sauront au moins à quoi a servi le sang et la sueur des esclaves noirs)

• visite de l’Arche de Triomphe (ils donneront un sens au mot patriotisme et sacrifice, sauf que leur patrie à eux, c’est le Benin, et nous espérons qu’ils connaissent la place des martyrs à Cotonou ainsi que son  histoire).

• hébergement sur la plus belle, avenue du monde: les champs Élysées. (Nous espérons qu’ils n’imagineront pas que tout Paris à cette allure, pour ne pas dire toute la France. Sinon, c’est se hasarder à comparer OBAMA BEACH de Cotonou à AGLA. Tout Paris n’est pas si brillant)

• une croisière sur la Seine (depuis près de 60 ans d’indépendance notre lac Nokoué à Cotonou aurait bien pu abriter une telle croisière. Espérons que cela leur donnera des idées ou aiguiser leur esprit patriotique car jusqu’à présent, ce n’est pas le cas de leurs aînés et pères.)

• visite du Musée d’Orsay et du Louvre (ils appréhenderont un peu mieux la glorieuse histoire de France à travers ses peintures et sculptures. Et bien entendu, ils ne feront pas le lien, que Picasso s’est inspiré de l’art des botchios de leurs ancêtres béninois pour devenir l’un des plus grands artistes européens de son temps. Bien sûr, personne ne le leur dira au passage. Car cela risque d’éveiller en eux une certaine grandeur de leurs âmes).

• repas dans des restaurants africains de Paris (afin qu’ils comprennent que dès que nos traditions traversent l’atlantique pour arriver en France, elles s’anoblissent automatiquement. C’est par un l’effet magique de Paris. Cette magie est déjà dans nos cerveaux. Et si les cinq jeunes ne l’ont pas encore, cela ne tardera pas.)

• Disneyland (il ne manquerait plus que ça ! Mickey et l’Oncle Tom aussi font rêver. Comme le clou pour fixer à jamais dans leurs têtes, que tout ici, est grandiose et féerique. Bien sûr, dans les périmètres touristiques. Et personne n’osera les amener à Barbès où depuis des mois, leurs frères africains y ont échoués, vivent et dorment à même le sol et sous le froid près des lignes de métro sur la voie publique.)

En somme, un très beau périple dans une France ou dans un Paris miniature là où tout tranche avec leur milieu naturel de vie et peut-être avec le niveau de vie de leurs parents restés au Bénin.

Pendant ce séjour féerique, pour leur en mettre plein la vue, la tête, et les écraser sous la Grandeur de la France par rapport à leur minable petit pays le Benin, la France à l’inverse, encourage ses enfants de milieux très modestes à se cotiser de l’argent pour opérer des voyages humanitaires au Bénin et Afrique. Ils vont chez des paysans, en zone rurale. Les uns pour vivre avec les villageois et aller au champ, d’autres pour badigeonner des écoles, forer des puits et d’autres encore pour aider à maîtriser la langue française à des écoliers africains. C’est jeunes reviennent édifiés de ces voyages. Ils ont le sentiment d’avoir été utiles. A l’inverse des nôtres des Champs Élysées, ils développent un sentiment de complexe de supériorité.

Pour exemple, Marie-Cécile ZINSOU était venue au Benin pour servir dans un orphelinat à titre humanitaire. L’histoire explique qu’elle a rapidement compris ce qu’elle peut tirer de profitable de ce séjour. Elle s’est lancée dans les transactions d’objets d’Arts africains. Et en plus, elle a persuadé son père Lionel ZINSOU qui, enfin, s’est lancé dans la politique et le business en Afrique. Cet exemple n’est pas isolé. Tandis que nos cinq enfants des champs Élysées, n’auront aucune chance s’ils restent à Paris, malgré tout le talent que l’ambassadrice de France peut leur reconnaître.

C’est pourquoi nous regrettons que ce mécène GANDAHO n’ait pas organisé ce circuit autrement. Le Benin est petit, certes. Mais l’Afrique, c’est près de 50 fois la France et il y a tout ! Villes, commerces, loisirs, cultures, curiosités, arts etc...etc... à la hauteur et en adéquation avec le milieu qui est celui de ces jeunes et duquel ils ont encore tout à apprendre.

La charité bien ordonnée commence par soi-même. Dit-on et ces jeunes talentueux ont toutes leurs chances pour visiter Paris un jour. Dans ce cas, n’aurait-il pas été mieux de les ouvrir maintenant à leur pays, à leur sous-région ou à leur continent ?

Connais-toi-toi-mêmes. Ainsi tu sauras ce qui te manque et que tu iras chercher chez les autres. Et ce que toi, tu peux apporter en partage avec les autres !

Pourquoi donc cette immersion brutale de ces talentueux jeunes, dans un monde trop en décalage avec leurs réalités quotidiennes ?

Ces jeunes connaissent-ils

• le fort portugais de Ouidah ?

• les musées d’abomey ?

• le palais du Roi TOFFA à Porto ?

• le Palais Royal de nikki ?

• les ruines archéologiques antiques de bohicon ?

• les mangroves et chenaux de GOGOTINKPON ?

• les monts et les chutes de l’atacora ?

• la vallée de l’Ouemé ?

• les peuples hollis, xla, xwela, aïzo, adja, baribas, nagos, yorubas, idatcha, guitamarés etc...?

Et un peu plus loin Accra, Abuja, Gorée, Saint Louis, le Kilimandjaro, les pyramides d’Égypte, le siège de l’UA à Addis-Abeba, le désert du Sahara, l’Afrique du Sud, le Botswana etc...etc

La liste est inépuisable. Tout aussi attractive, non seulement au Bénin mais aussi dans la vaste Afrique qui fait presque 50 fois la superficie de la France pour ne pas dire un million de fois le parcours touristique parisien !

 

M. GANDAHO, le FRONT SOUVERAIN pense que

vous avez laissé l’Or culturel de l’Afrique, pour les Paillettes aliénantes des champs Élysées et de Versailles

Pensez-vous vraiment que, le wó avec man tindjan, de Paris seraient plus délicieux que celui des bonnes mamans de ces jeunes ?

Intellectuellement, culturellement, instructivement, pour ne pas dire civiquement et patriotiquement,

que recherchez-vous pour ces jeunes méritants ?

À notre avis,

• du sensationnel

• l’amour de la France

• une préparation à la soumission psychologique à l’Occident.

• une démonstration que l’herbe est plus verte ailleurs que chez eux au Benin et dans toute l’Afrique.

Dans ces conditions, comment pourrions-nous décourager les dizaines de bateaux qui noient nos jeunes dans la mer Méditerranée ?

Ne craignez-vous pas, que vous amplifiez le phénomène de l’idée d’eldorado européen ? Et précisément chez les jeunes, par ces genres de propagande ?

Nous regrettons que tout le Gouvernement soit associé à cette opération sans avoir vu les probables conséquences induites. Un cadeau à des enfants doit être toujours approprié surtout si c’est pour une émulation parmi la jeunesse.

A part une aberration néocoloniale pour séduire ces talentueux enfants au profit de la Mère-France, nous ne voyons rien d’autre. Sinon l’idée que nous-mêmes adultes, nous nous faisons de la France.

Loin d’être un voyage de découverte pour jeune béninois, c’est un voyage touristique de consommation sans grand intérêt pour la maturité et l’intelligence dont ils ont fait preuve dans leurs études. Et ce voyage sera sans grand intérêt pour la suite de leurs parcours d’étudiants béninois.

A leur âge, il est plus que important qu’ils découvrent les régions de leur pays, ses peuples, la vraie histoire du Bénin et de l’Afrique.

C’est nous, adultes néocolonisés, qui égarons nos peuples et notre jeunesse. Parfois de bonne foi, comme vous l’êtes certainement, M. GANDAHO.

 

Djomaïxa CODO

Porte-Parole

FRONT SOUVERAIN

10août2019.