«La souveraineté ne se partage pas sinon elle est bientôt détruite» | «Un pays souverain doit avoir sa langue nationale endogène officielle et de travail, sa monnaie et pouvoir protéger son peuple et ses richesses.»

FRONT SOUVERAIN : l'injustice est consubstantielle du système néocolonial

FRONT SOUVERAIN : l'injustice est consubstantielle du système néocolonial

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Ce témoignage long et détaillé le montre. L'appel à des phénomènes para-normaux, (sorcellerie...etc...),  n'est qu'un prétexte pour masquer cette injustice sociale, cause de délitement de toute société.

C'est un témoignage qui accable le système néocolonial en place dans les pays d'Afrique Noire en général, le Bénin en particulier.

(lire en bas de page)👇🏾

Je note, au passage, dans ce texte que c'est le lieutenant Agnanon qui a demandé au charlatan d'accuser de vol le soldat HAFEZ. Ce n'est donc pas une "boule de crystal" qui a parlé au charlatan, ni un VODOUN, un gris-gris etc...(un clin d'œil à notre ami Alfred HOUNGNON).

Ce qui explique tout, et prouve que nous n'avons Rien d'autre à combattre qu'une société néocoloniale, qui porte en son sein l'injustice sociale, les connivences, les complots, les complicités, les duperies, et l'accablement des simples citoyens par une élite compradore et des dirigeants corrompus

Marx/Engels nous font comprendre que  c'est l'être social, qui détermine la conscience sociale.

Nous aurons une chance de modifier cette conscience grâce à la Vision LMA qui nous permettra de formater de nouveaux hommes en conjurant le système néocolonial.

 

Remarque: ce système néocolonial a forgé un dicton souvent répété par nos parents

«"appui" diï hou bôo»

Notez ceci :   "appui" est un mot français emprunté par la langue Fon, dans ce dicton. Il est important de le souligner pour préciser le caractère néocolonial de certaines de nos pensées et de nos comportements.

Le dicton signifierait donc en langue française ceci :

« Complots et connivences sont plus efficaces que gris-gris, sorcellerie, charlatanisme etc...»

Et c'est au Bénin, pays dit de la sorcellerie que ce dicton est en vogue... Croient-ils eux-mêmes vraiment à cette Sorcellerie ou à leurs manigance et intrigue ? 🤔(deuxième clin d'œil à notre ami Alfred HOUNGNON).

A croire que ces sortilèges ne sont évoqués que pour couvrir des crimes, des meurtres, des injustices sociales et autres malversations d'acteurs bien placés dans la hiérarchie sociale. C'est leur cortège idéologique. Cortège qui fonde le système néocolonial.

 

Djomaïxa CODO

Porte-Parole

FRONT SOUVERAIN

25fevr2020

 

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Lpv

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#Bénin La fin tragique d'un soldat béninois, raconté par son papa.

 

Mémoires D’un Père: Comment Ils Ont Tué Deux Fois Mon Fils

 

Il s’appelait Hafez BONI BIAO. Soldat de deuxième classe, il est décédé  le 25 septembre 2019 à l’hôpital du camp Ghézo des suites de blessures lors des événements malheureux  qui se sont déroulés à Savè et Tchaourou. Et,  l’armée qu’il a servie, au nom de la patrie, l’a abandonné à son triste sort.

 

La vie du jeune soldat Hafez BONI BIAO arrachée à ses parents à l’âge de 25 ans a été tout un calvaire. Orphelin de mère, alors qu’il n’avait que six mois, il a été élevé par sa grand’mère puis 10 ans plus tard par sa seconde mère et son père. Il était enfant unique de son père et de sa nouvelle mère. Il est célibataire sans enfant. Sa vie a basculé une paisible journée du 12 juin 2018. Alors qu’il revenait du champ de tir de l’école nationale des officiers de Toffo, il est interpelé par le lieutenant Gilbert Agnanon qui lui déclare qu’il a perdu deux téléphones portables et qu’il est à la recherche du coupable. Et le jeune soldat de lui répondre qu’il s’est trompé de personne puisque n’ayant pas le don d’ubiquité, il ne peut être à la fois au champ de tir et en même temps au camp pour subtiliser  des portables. Plusieurs collègues ont d’ailleurs confirmé que le soldat BONI BIAO n’était pas au camp lors de ce forfait. Malgré plusieurs menaces, il est resté campé sur sa position. Croyant avoir suffisamment convaincu son supérieur hiérarchique, le vendredi 16 juin ce soldat est venu en famille à Cotonou passer la fête du Ramadan. Dans la même nuit, le Lieutenant Agnanon, accompagné des caporaux David Fanou et Orou Mouhamadou, se  sont rendus au domicile du soldat Hafez BONI BIAO à Toffo, défoncent la porte, fouillent partout, jettent toutes ses affaires, et ressortent bredouille. Alors, ils jettent leur dévolu sur la petite amie du soldat. Débarque chez elle, toujours dans la même nuit, menacent toute la famille. Là encore, ils font chou blanc. Le lendemain, de retour chez  lui, le soldat Hafez constate les dégâts et est informé  par ses voisins des auteurs. Lorsqu’il arrive au camp, il est saisi par le Caporal Orou Mouhamadou qui lui apprend qu’ils sont allés consulter un charlatan qui a déclaré que l’auteur du vol est un ressortissant du Nord du Bénin. Pourtant ce jeune homme n’était pas le seul ressortissant de cette région au camp militaire de Toffo. Sans même demander son avis, le soldat Hafez est conduit manu militari chez ledit charlatan. Celui-ci confirme son « verdict ». Alors, les coups de bâtons et de sabots se mirent à pleuvoir. Les trois supérieurs hiérarchiques,  cités plus haut, ont pris le plaisir de s’acharner sur lui avec des coups de bâton.  Ramené à l’école nationale des officiers de Toffo, il est jeté dans une citerne remplie d’eau. Pendant plusieurs heures, il sera torturé. Sa tête est plongée  dans l’eau pendant de longues minutes et ne ressort que quand le soldat est au bord de l’asphyxie. Sans compter les coups de ceinturons et de chicottes qu’il recevait au passage. C’est alors que le Lieutenant Gilbert Agnanon lui assène un coup de barre au visage. Le coup atterrit à l’œil droit du soldat. Il s’effondre. Et au lieu de le conduire à l’infirmerie, il est jeté dans une cellule de l’école nationale des officiers. Il y passera toute la journée de ce samedi jusqu’au lundi 18 juin sans aucun soin et sans nourriture. Révoltés par ce traitement, les collègues de ce soldat ont voulu déclencher une émeute, mais la hiérarchie militaire l’a  rapidement étouffée. Ce n’est que le lundi 18 juin que le soldat Hafez est amené  à l’hôpital d’instruction des armées au camp Ghézo de Cotonou grâce à ses collègues. Pris en charge par le Colonel Nestor Egbé, le patient sera envoyé pour des examens au Centre d’exploration de la rétine à Saint Padou de Cotonou.  Après analyse des résultats des examens, le colonel Egbé écrira dans son rapport que : «  le patient âge de 24 ans est victime d’un traumatisme oculaire OD qui présente un trou maculaire constitué posant une indication chirurgicale. Aspect du trou maculaire : stade III mesurant 446um de large avec un œdème des berges. Le patient doit bénéficier d’une chirurgie endoculaire pelage de la limitante interne + tamponnement). Les conditions de cette chirurgie n’étant pas disponible sur place, le patient sera évacué à Paris Hopital Fondations». Il ajoute que si l’opération n’est pas faite, le patient risque «  une cécité totale ». Les mis en cause ont été écoutés par leur hiérarchie et ils ont reconnu les faits. Ils ont écopé de quelques jours d’incarcération, et c’est tout.

 

Poursuites judiciaires

 

Excédé  par cette situation, le soldat Hafez porte plainte au tribunal de première instance de première classe d’Allada. Le Procureur de la République Joseph Makponhé fait diligence et les trois soldats ainsi que le charlatan sont arrêtés.  Devant lui, ils  reconnaissent, tous, les faits. Mais le charlatan affirme que c’est le Lieutenant Agnanon qui lui a demandé d’accuser le soldat Hafez et qu’il n’a ni donné l’ordre de le violenter, ni participé à ces actes barbares. En fait, les deux portables n’avaient jamais disparu. Ils avaient été  retrouvés au domicile du Lieutenant Agnanon quelques jours plus tard. Le Procureur décide de poursuivre les présumés coupables pour agression, violence et voies de faits en fragrant délit avec mis sous mandat de dépôt sauf le charlatan et un autre soldat qui n’a participé ni de près ni de loin à cette agression. Le procès est donc envoyé au 09 août. Au cours du procès,  le juge Armel Azondogbèhou a tout simplement décidé de les libérer provisoirement, en attendant que le soldat revienne des soins pour savoir s’il a une infirmité temporaire ou permanente afin de déterminer le sort des accusés.

 

Les parents de l’enfant ont donc commencé les procédures pour son évacuation sanitaire. Un seul document manquait à l’appel. Il s’agit du certificat de validité de service administratif. Jusqu’à sa mort, il n’obtiendra pas ce document. Le chef d’Etat-major de l’armée de terre, Fructueux Gbaguidi a été saisi. Une fiche a été transmise au président de la République, Patrice Talon par l’intermédiaire de l’un de ses chargés de Mission. Personne n’a levé le petit doigt pour aider ce soldat. Pendant ce temps son cas s’est aggravé. Il ne voyait plus de l’œil droit et celui de gauche a aussi commencé à être attaqué. C’est dans ces conditions qu’il a été affecté au camp militaire de Dassa-Zoumè puis  envoyé en mission à Savé et Tchaourou.

 

Deuxième mort

 

A Savé, lors d’une patrouille  nocturne, le soldat Hafez BONI BIAO et plusieurs de ses collègues tombent dans une embuscade. Ils reçoivent plusieurs balles les blessant grièvement. Le soldat Hafez, lui en reçoit à la jambe droite au niveau de l’aine. Ils sont évacués dans un premier temps au CHD de Goho puis à l’hôpital de l’armée du camp Ghézo. Ils y passeront plusieurs jours avec interdiction formelle d’informer leurs parents. Pour le cas du soldat, les médecins n’ont pas pu extraire la balle car elle était très proche d’une veine. Après quelques jours de soins, il est renvoyé au camp militaire de Dassa-Zoumè. Plusieurs semaines passeront avant qu’il ne prenne son courage pour avouer à ses parents ce qui lui est arrivé.  Le mercredi 25 septembre 2019 aux environs de 9 heures, les parents de ce soldat sont joints au téléphone par un médecin de l’hôpital de Dassa-Zoumè qui leur apprend que leur fils est gravement malade, qu’il pissait du sang et qu’il est en train de l’évacuer à l’hôpital de l’armée du camp Ghézo. Effectivement aux environs de midi, une ambulance emmène le malade et il est immédiatement conduit aux urgences. Après les premiers examens il est demandé au père de l’enfant d’acheter une poche de sang du groupe sanguin AB+. Pendant plus de 4 heures, le père passera dans tous les hôpitaux de Cotonou à la recherche du fameux liquide. En vain. C’est aux alentours de 18h 45 qu’il finira par trouver ce sang. Mais, c’était déjà trop tard. Son fils a rendu l’âme à 18h 46 minutes. Aucun médecin n’a pu fournir une explication correcte de cette mort. Sur son certificat de décès, il est seulement mentionné « infection généralisée. Le lendemain, le jeune soldat fut enterré au cimetière musulman en présence de ses parents et amis. Avant son enterrement, une troupe de militaires a accompagné son cercueil couvert du drapeau du Bénin et lui ont rendu les honneurs. Depuis ce jour, plus rien. Aucun officier militaire n’a envoyé, ne serait-ce qu’un coup de fil aux parents pour leur présenter les condoléances. De plus, ses biens ont disparu. Sa moto, ses meubles et autres ont tous disparu de son domicile à Dassa-Zoumè.  Seul son paquetage et ses habits personnels ont été retrouvés. Le lundi dernier lorsque son père s’est rendu à l’Etat-major de l’armée de terre pour se plaindre de cet état de fait, il s’est entendu dire qu’il n’y a aucun dossier concernant le soldat Hafez dans ce service.

 

Boubacar BONI BIAO

Ancien Directeur de la Rédaction de Le Matinal"