«La souveraineté ne se partage pas sinon elle est bientôt détruite» | «Un pays souverain doit avoir sa langue nationale endogène officielle et de travail, sa monnaie et pouvoir protéger son peuple et ses richesses.»

FRONT SOUVERAIN – À propos de la lettre à la République de YAYI BONI

NOUS PROPOSONS DE CREER UNE INSTITUTION SENATORIALE, VOIE DE GARAGE OU NOS ANCIENS PRESIDENTS SIEGERONT POUR NOUS CONSEILLER, SI ON EN A BESOIN ET OU ILS AURAIENT UNE OBLIGATION DE RESERVE POUR EVITER DE TENIR N’IMPORTE QUEL PROPOS, SURTOUT EN PUBLIC

Cette lettre de YAYI BONI est opportuniste. Elle est teintée de sentiment de vengeance, et loin de rechercher la paix, elle vise la récupération du mouvement des jeunes par une main invisible.

YAYI BONI, après 10 ans au Pouvoir, vient d’être désavoué, non seulement par le peuple, mais aussi par sa jeunesse il y a à peine 3 ans. Et cela, par l’intermédiaire de son candidat parachuté Lionel ZINSOU. Sa pratique du Pouvoir, en tout point, est similaire à celle que nous

vivons avec TALON, à quelques exceptions près. D’ailleurs, ne gouvernaient-ils pas, tous les deux, en concussion avant l’affaire d’empoisonnement ?

Les jeunes ne doivent pas se laisser attirer par le ton paternaliste de cette lettre.

A- Dans la forme que dit cette lettre ?

  1. C’est un discours de campagne comme en 2011. Il nous parle de:
    • croissance inclusive, emploi de la jeunesse, émergence économique et sociale, cohésion sociale, développement durable, entreprenariat de la jeunesse, autonomisation, santé, infrastructures, système éducatif, investissements massifs.

Et comme tout bon discours de campagne, il n’est fondé sur Rien ! Pour aller vite, on dit que c’est du bla bla.

  1. YAYI BONI est une élite de sa génération, c’est-à-dire sortie de l’école coloniale dans la langue française et formaté pour répéter le Maître.

Il manque d’originalité, de créativité, d’esprit d’initiative pour proposer des solutions idoines aux problématiques qu’il soulève, concernant le développement de notre Pays. Il se borne à réciter les termes génériques des  institutions et organisations internationales qu’il a l’habitude de parcourir.

Sinon, il fait preuve de pédantisme d’économiste vis à vis d’une République qui à 90% ne comprend pas bien le français et ne cherche que du gari, être guéri du palu, et envoyer ses enfants à l’école. Mais YAYI BONI nous parle de:

  • coefficient GINI qui nous menace
  • d’IDH, quand Il n’y a pas un seul bus de Akpakpa à tokpa, Pas d’assainissement, pas d’eau potable etc, au lieu de parler d’IDH il vaut mieux parler de manger déjà !
  • il parle des ODD

Où en sont les prémisses après 10 ans de gouvernance ? Le générateur de Maria-Gléta qui a foiré peut être un contre-exemple, l’AN, musée de la honte à l’entrée de Porto-Novo est sur quel tableau des ODD ? Là encore, c’est des incantations sorties directement des boîtes à outils de l’ONU, loin des réalités de notre pays.

  • les Européens nous parlent de transition démographique

MACRON est venu en Afrique nous dire de ne plus faire des enfants. Mais, c’est leur problème ! Comment, nous ici, nous appréhendons cette question de transition démographique. Sur 5 cinq siècles c’est 200 millions de personnes que l’Afrique a perdu en entrant en contact avec l’Europe. Allons-nous aborder cette question de la même façon que les Européens ? Eux, ils savent de quoi ils ont peur. Mais YAYI BONI répète après eux les mêmes thèses.

Et pour nous en convaincre il nous sort les chiffres 2,5 ou 3% de croissance démographique. C’est une chance ! Il savoir comment l’exploiter ?

Là où il y a le problème qu’il a laissé après 10 ans de gouvernance, malgré son haut niveau d’étude, sa grande expérience, et son carnet d’adresses à travers le monde, c’est 60% de taux de chômage. Et il ne dit pas là la réalité sur ce chiffre ! C’est 90 % d’informel qui veut dire chômage à peu près.

C’est quand-même incroyable ! Quand est-ce que nos aînés – là vont arrêter de nous bluffer avec leurs gros diplômes et lobbying qui n’ont jamais sorti ce pays de la merde depuis 1960 ? A peine il quitte le Pouvoir exercé pendant 10 ans et c’est maintenant qu’il voit tous les problèmes qui nous menacent surgir.

Non, donnons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. YAYI BONI/TALON / YAYI c’est la même gouvernance. C’est la haine, entre les deux hommes qui fait la différence.

B- Quant n’est-il du fond de sa lettre?

  1. C’est le YAYI BONI donneur de leçons.
    • Il s’érige en Père fouettard et corrige le devoir sur la bonne gouvernance de son élève TALON.
    • Il lui dit qu’il doit respecter le MAEP (le Mécanisme Africain d’Évaluation des Paires). MACKY Sall en son temps, lui avait dit qu’il n’a pas de leçon à recevoir pour diriger son pays.
    • Il aligne après les fautes de son successeur: manque de liberté d’expression, exclusion de la jeunesse, le tribalisme, l’ethnocentrisme le régionalisme, le manque de cohésion sociale etc…etc…catalogue habituel des BPR (Baron Politique de Région) depuis 1960, lorsqu’ils veulent manipuler le NORD vs le SUD ou vice versa selon leurs intérêts du moment. Ici, YAYI veut jouer sur le sentiment régionaliste.

Or tout le monde sait aujourd’hui que TALON et YAYI étaient ensemble au Pouvoir dès 2006. Et pour ceux qui ne l’auraient pas su, lisez le livre de YACOUBA FASSASSI « la Grande Rupture » qui révèle que les dossiers épineux du pays étaient transmis de KEREKOU à TALON en 2006 sur insistance de YAYI fraîchement élu. La suite de leur connivence nous la connaissons tous jusqu’à l’affaire d’empoisonnement.

Donner à TALON des leçons de bonne gouvernance, c’est faire de la démagogie puisque le pouvoir de YAYI fut tout ce qu’il reproche à TALON aujourd’hui.

 

  1. Il y a dans cette lettre beaucoup de menaces à l’endroit de son successeur. Des menaces à peine voilées:
    • TALON prend un virage dangereux,
    • il pousse la jeunesse à la radicalisation, à la violence et met à mal la République.
    • il traque la jeunesse, et l’emprisonne arbitrairement
    • Pire, les propos de YAYI incitent, implicitement, la jeunesse à dire haut et fort ce que lui YAYI pense tout bas, quand il dit que les citoyens pensent tout bas. FAUX ! Nos populations avec la jeunesse n’ont jamais arrêté de dire à TALON les points de sa mauvaise gouvernance depuis avril 2016 ! C’est lui YAYI, qui pensait tout bas et profite maintenant du mouvement des jeunes pour parler tout Haut ! Sinon, depuis près de 3 ans, ce qu’on a vu ce sont ses larmes.

Vu l’opposition de personne qu’il y a entre ces deux hommes, ajouté à leurs  conflits politiques nous avons dû mal à croire qu’il n’y a pas une main invisible bien visible qui tenterait de se cacher derrière certains des leaders de notre jeunesse.

Car dans cette lettre, tout montre que YAYI tente de jeter de l’huile sur le feu de la colère saine et légitime des jeunes, contre le Pouvoir de plus en plus autocritique de TALON et anti-démocratique de TALON.

Il n’appartient pas à un ancien Chef d’Etat, personnalité respectable, qui a de la notoriété et la parole autorisée, d’intervenir aussi longuement et publiquement sur la gestion de son successeur. Le Président KEREKOU en a donné la belle leçon quand YAYI était au Pouvoir. Il a fallu la sortie du livre de YACOUBA FASSASSI, la « Grande Rupture » pour savoir que le feu-Président KEREKOU avait beaucoup de choses à dire sur la nature du Pouvoir YAYI/TALON. Mais il s’est tu. Devoir de réserve du sage oblige.

Aussi, le FRONT SOUVERAIN propose, afin que ces genres de lettre qui jettent de l’huile sur le feu en période de crise ne se reproduisent:

  • de créer une institution sénatoriale pour nos vieux dirigeants politiques, cadre pour contenir leurs paroles et leur devoir de réserve.
  • de convoquer une CPN (Conférence Patriotique Nationale) pour *la Vision LMA*
  • de libérer et d’arrêter de poursuivre notre jeunesse garante de l’état de veille de notre démocratie qui empêche la médiocrité des Dirigeants.

 

Djomaïxa CODO

Porte-Parole

FRONT SOUVERAIN

03 octobre 2018