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ANALYSE DU 9E DISCOURS DE TALON SUR L'ETAT DE LA NATION

ANALYSE DU 9E DISCOURS DE TALON SUR L'ETAT DE LA NATION



« Tous applaudissent, félicitent et envient le Bénin, sauf les béninois », constate Djomaïxa Codo




Le vendredi 20 décembre dernier, le chef de l'Etat Patrice Talon était devant les députés de la 9e législature pour livrer son discours sur l'état de la nation. A la fin de cet exercice auquel Patrice Talon s'y prête pour la 9e fois, le Porte-parole du Front Souverain, Djomaïxa Codo jette un regard critique sur le contenu de ce discours qui présente un Bénin envié ; et sur la posture du chantre de la rupture. En trois points, l'ingénieur des mines relève des paradoxes entre l'état de nation présenté et la situation des béninois et tire une conclusion. Voici l'intégralité de la réflexion du Porte-parole.


La Rédaction



« 1. Sur le discours et sur le Président lui-même



On a l'impression que le Président de la République est en train de bâtir un pays pour les observateurs étrangers et pour les bailleurs de Fonds. Tous applaudissent, félicitent et envient le Bénin, sauf les beninoises et les béninois (à part, bien sûr, les nobles et Conseillers-Ministres, présents au parlement pour l'applaudir).



Il y a donc un problème:



Construit-on un pays, pour le pays, ou bien contre le pays et pour l'extérieur du pays ?



À ce sujet, la fin du discours du président est très évocatrice. Il finit sur un ton excessivement belliqueux, presque une déclaration de guerre. Cela dénote d'une grande frustration personnelle dont nous ignorons les causes.



À tout le moins, un agacement certain !



2. Sur les sources de financement



Les bailleurs étrangers et la mobilisation des ressources internes.



Nous nous rappelons que le Président de la République au début de son mandat s'est plein du taux de crédit très élevé et de la durée de crédit trop courte imposés par les bailleurs étrangers aux pays africains. Aujourd'hui, la situation internationale défavorable aux placements financiers en Europe pour cause de récession et de guerre, a certainement trouvé une niche au Bénin où le Ministre des finances M. WADAGNI avec le Président TALON, ont dressé le tapis rouge au FMI et la BM en laminant le social depuis bientôt 10 ans.



Donc, la bonne signature du Bénin, c'est au détriment de la bonne santé et de la vie des béninois. Puisque le Bénin n'exploite pas de ressources minières probantes. Et donc le Bénin est mis aux pas, par la baïonnette, au profit du FMI et de la BM.



3. La transparence budgétaire



Là aussi, c'est de l'extérieur que c'est approuvé et applaudit. Mais qu'en est-il de la traçabilité des fonds mobilisés ? Leurs gestions avant, pendant et après ? Le regard du pays sur les choix de son utilisation ? Le discours du Président n'en dit rien aux peuples, ni à sa représentation.



C'est : circulez, il n'y a rien à voir



On dirait un discours de gouverneur de province impériale à son sénat. Tel un Jules César, de retour de la Gaule et triomphant et contant son épopée devant son Sénat.



Au total, ce que les béninois retiendront de l'état de la Nation, c'est la toute fin du discours du Président TALON :



Une défiance contre le peuple, sur la toute puissance du pouvoir qu'incarne la gouvernance de TALON »,



Djomaïxa Codo, Porte-parole du Front Souverain