«La souveraineté ne se partage pas sinon elle est bientôt détruite» | «Un pays souverain doit avoir sa langue nationale endogène officielle et de travail, sa monnaie et pouvoir protéger son peuple et ses richesses.»

Blaise Compaoré, audio et interview après l'assassinat de Thomas SANKARA.

Le discours de Compaoré est un aveu cinglant de la trahison de la lutte révolutionnaire. Il a pris la tête d'une équipe pour faire changer à SANKARA la ligne politique révolutionnaire. Constatant l'échec d'une telle manoeuvre, il dégaina le premier, et tua de fait la révolution, et Sankara avec. Tout son parcours le prouvera par la suite. On ne révise pas une ligne politique stratégique en cinq ans à peine. Sauf si on ne savait pas pourquoi on a engagé la révolution. Cet homme et son groupuscule qui ont assassiné SANKARA, sont les résultats et l'exemples d'une pure manipulation de nos luttes de libération africaines. Dans un combat, lorsque vous introduisez en permanence des variations sur votre ligne stratégique, vous ouvrez les portes aux ennemis pour vous infiltrer en "bons conseillers", afin de vous diviser et trôner en arbitre en votre sein. C'est ce qui s'était passé au Burkina. Il suffit d'écouter l'audio de Blaise Compaoré dans ses justifications de la trahison. Tandis que SANKARA tenait dure sur la ligne stratégique, ils y importaient toutes sortes de sollicitations pouvant déstabiliser et rendre illisible une politique qui n'avait pas encore fait ses preuves, qui était encore très jeune, encore faible et était encore dans l'adversité. Ce n'est pas en ces moments-là qu'on introduit sans cesse des modifications de ligne politique. C'est plus tard, quand on a vaincu l'adversité et stabiliser sa politique. Au contraire, on se serre les coudes dans ces débuts difficiles. Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Mieux vaut ne pas avoir peur des erreurs, en faire, mais conduire la révolution à son terme. Et ensuite, travailler les erreurs. La démarche de Compaoré et de son équipe montre qu'ils n'avaient pas confiance dans lutte qu'ils avaient engagée. Si tant est qu’ils n’ont jamais été convaincus ! Puisque toute la suite de son règne montrera qu'il s'est livré aux ennemis, pour n'être qu'un pion entre leurs mains, contre les intérêts de son pays et de l'Afrique. Nous devons nous méfier de ceux qui, dans nos mouvements, tentent d'infléchir régulièrement la ligne cardinale de la lutte.

Djomaïxa CODO 15oct2021