«La souveraineté ne se partage pas sinon elle est bientôt détruite» | «Un pays souverain doit avoir sa langue nationale endogène officielle et de travail, sa monnaie et pouvoir protéger son peuple et ses richesses.»

FRONT SOUVERAIN : _la question du choix d'une langue nationale unique administrative._

FRONT SOUVERAIN : la question du choix d'une langue nationale unique administrative.
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Question de Ramzine BOUKO

<< quelle(s) serai(en)t la (les) langue(s) nationale(s) que nous définirons comme langue(s) officielle(s) ???>>

Bonjour Ramzine,
 et merci pour cette question pertinente, mais pleine d'embûches, et à laquelle nous ne pouvons répondre de but en blanc sans quelques observations.

Observations
Après 500 ans de domination de nos sociétés noires par des peuples envahisseurs, 
Après 500 ans de tentatives d'ensevelissement de nos langues et de notre culture par ces peuples extérieurs, et surtout 
Après 500 ans de division des membres de nos sociétés pour pouvoir régner sur eux, 

tenter de répondre, de but en blanc, à votre question, risque de créer des incompréhensions, et des frustrations auprès d'un public qui nous écoute et nous lit et dont la mémoire culturelle et identitaire est de plus en plus fuyante. Un public issu de nos peuples divisés et opposés dans le but de maintenir sur eux des influences extérieures.

Si nous répondons sans faire ces quelques observations, cela n'aura qu'un résultat:  nous diviser encore plus, afin de nous dominer encore et pour plus longtemps. C'est la quête permanente de tous pays étrangers à l'Afrique dont nous apprécions parler plus les langues, au détriment de nos langues africaines et civilisationnelles de proximité.

Car, si notre langue officielle est la langue française, et que celle-ci est inscrite au Titre I, art.1 de notre Constitution Béninoise, c'est bien parce que la France veut contrôler notre cerveau pour mieux nous dominer et nous exploiter ! Et cette intention était très claire dans la tête de Jules FERRY, l'initiateur de l'école coloniale dans la langue française, (Lisez, c'est dans Google: 28 juillet 1885: Jules Ferry: « Les races supérieures ont un droit sur les races inférieures »

C'est pourquoi la réponse à votre question nécessite des préalables, pour éviter que cette question ne soit abordée que sous sa forme conflictuelle, sans savoir que la langue française nous est imposée dans le but que nous nous détestions les uns les autres pour permettre la pacification, la domination et l'exploitation de notre territoire. Et en oubliant que la langue française chez nous, est le résultat d'une manœuvre sur nos populations anciennes, qui ne détestaient les brassages de leurs diverses langues et cultures.

Nous devons donc retenir
Primo, que c'est après:
• la prise des territoires de nos Rois et Chefs par la force militaire,
• la résistance, pendant 30ans environ (de 1894 à 1917), des peuples de nos territoires,
que l'occupant colonial va utiliser la technique de diviser pour régner comme un moyen de pacification du territoire. Et la langue française va faire partie des outils de ce moyen de pacification, pour s'interposer et créer de la distance, voire une distorsion entre nos peuples. 

Ainsi, la langue française, imposée de force à travers l'école coloniale sur toute l'étendue du territoire dénommé Dahomey, viendra stopper net, le brassage des langues des peuples du territoire. Brassage qui s'opérait naturellement avant l'arrivée des envahisseurs.

Secondo, que de nos jours, 
pour pouvoir sortir notre civilisation de son enfermement à l'intérieur de la civilisation occidentale, 

il serait réducteur de n'aborder la question que sous sa dimension de revendication nationaliste,
il serait suicidaire d'appréhender cette question du choix d'une langue nationale endogène unique sous une forme conflictuelle ou de concurrence ethnique. 

Tertio que
la question du choix d'une langue nationale endogène unique s'impose par une nécessité de développement économique, moderne et authentique. C'est un choix éminemment économique pour aller vite et bien au développement.
               Quatro que
ce choix doit être fait de façon judicieuse, adéquate et qui correspondent à son dessein national. il faudra donc consulter les d'experts en la matière. 

Remarque: la langue française est pour l'heure notre langue d'intercommunication nationale et administrative. Néanmoins, plus de 90 % de nos populations n'ont pas recours à cette langue dans la production de tous les jours, càd dans la production de notre richesse nationale annuelle, le PIB. Parmi les 10% restant, même parmi les intellectuels en langue française, à peine 2% maîtrise parfaitement la langue française et ses nuances. 

Question:
1. peut-on ramener les 98% de notre population à une maîtrise au moins normale de la langue française ? 

Alors que,  sans cette maîtrise, au moins normale de la langue française, nous ne pourrons espérer aucun développement adossé à la production par nos populations. La production ne sera pas efficiente. Ce qui est l'un des freins économiques de tous les pays d'Afrique noire depuis 1960.

Supposons que nous pouvons et nous avons les moyens colossaux pour ramener 100% de notre population à la maîtrise normale de la langue française.

2. Accepterions-nous, de ce fait, notre suicide identitaire collectif ? 
Puisque toutes les langues de notre actuel territoire, définissent notre identité et notre culture. Or c'est la langue qui porte la culture.

Quand le dernier, sachant parler le bariba aura disparu, et ainsi de suite pour toutes les autres langues de notre territoire, nous ne serions plus que des zombies drappées de la langue française et d'une civilisation européenne lointaine.
Nous aurions financé par des moyens énormes et des efforts colossaux, notre propre suicide.

Nous ne croyons pas un seul instant à cette solution.

D'où la proposition du FRONT SOUVERAIN pour la question du choix d'une LANGUE endogène unique administrative.

1. Se saisir de l'opportunité de l'existence, d'ores et déjà, comme par bénédiction, sur notre territoire, de la fabrication d'un système d'écriture civilisationnel endogène à l'Afrique Noire, le Gbékoun. Il sert pour la littérature, les sciences, l'art et la culture.

2. Apprendre à lire et à écrire avec notre système d'écriture Gbékoun à 100 % de nos populations, les langues qu'elles parlent au quotidien pour produire de la richesse. Le faire partout et en tous endroits de notre territoire. Aucune langue, aussi minoritaire soit-elle ne doit être négligée.
C'est à ce prix que nous allons relancer la machine du brassage de toutes les langues de notre territoire, voire chez nos voisins immédiats. Brassage stoppé par l'imposition des langues européennes dès la colonisation.

3. Lancer la consultation pour le choix d'une langue nationale administrative dans laquelle tous nos enfants étudierons vite et bien avec un coût réduit pour l'Etat, en utilisant le même système d'écriture qui sert à écrire des langues locales par leurs parents. Ainsi ils pourront lire et comprendre ce qu'écrivent leurs parents et inversement les parents pourront lire les écrits que les enfants ramènent de l'école même si c'est dans une langue différentes.

Voilà comment le FRONT SOUVERAIN voit la question de la langue endogène unique administrative.

Djomaïxa CODO
Porte-Parole
FRONT SOUVERAIN
29oct2020

Lisez plutôt Ramzine BOUKO 👇🏾
Bonjour, chers camarades du Front Souverain !

Je salue les têtes pensantes du mouvement et j'adresse mes félicitations au camarade CODO, pour l'engouement, pour l'intellectualisme, pour l'engagement... 

Nous rêvons tous de ce jour où nous aurons notre propre langue, notre propre armée, notre propre monnaie... enfin notre réelle liberté.

C'est ce qui m'emmène à poser cette question : quelle(s) serai(en)t la (les) langue(s) nationale(s) que nous définirons comme langue(s) officielle(s) ???